Esacle
Pas d'écran total pour un soleil défunt
Sous un chapeau de paille on sauve le teint
Le temps d'une orangeade à l'ombre d'un train
On rêve d'un départ direction demain
Est-ce que cette escale nous portera chance ?
Aucune habitude, aucune évidence
A déambuler dans la même escale
L'aiguillage a viré du côté bancal
La peinture a séché dans un vieux bocal
Une goutte un peu salée, les couleurs s'étalent
Est-ce que sur le quai face à l'horizon
Soudain nos tickets au loin s'envoleront ?
Le ciel délibère dans un bruit de fou
Encore un éclair on tombe à genoux
Chemins de traverse pour rester debout
Rien de plus facile à nos âmes de sioux
Est-ce que cette escale changera de sens ?
Pas de certitude, juste un pas de danse
Est-ce que cette escale nous portera chance
Aucune habitude, aucune évidence
Face à l'horizon nos yeux sur le quai
N'auront plus qu'une seconde pour ce qui leur plaît
Creuse
La création ça creuse
Des sillons sur des fonds
De soi pour parler
Des autres et chanter
Plus fort dans une langue
Qui change le décor
Alouette
Refrain :
Trop de plomb dans la cervelle
Peut flinguer les hirondelles
Qui voyagent dans nos têtes
Telles un miroir aux alouettes
Quand t'es parti à la chasse
Je t'ai suivi à la trace
Reconnu ton gilet rouge
Sauter sur tout ce qui bouge
C'est pas le jour qui fait la nuit
Ni le détour qui tue l'ennui
C'est le même air au bout du champ
Le droit sillon qui nous attend
refrain
Dans un grand feu de chansons
Je t'ai vu brûler de passion
Ramasser toutes les braises
Jeter tout du haut d'une falaise
C'est pas le soleil qui chasse la pluie
Ni l'aventure qui nous guérit
Un jour le rêve nous prend
Et son mystère nous étend
refrain
Quand l'oiseau s'est envolé
Son chant nous a tant manqué
Que nos bouches ont répété
Tout ce qu'il a soufflé
C'est pas l'amour qui nous oublie
C'est la raison qui nous plie
Et le miroir à facettes
Fait danser les alouettes
L'enfance
L'enfance c'est la plus belle chance
Mais c'est après la danse qu'on y pense
Fermés dans la boîte à secrets
Les rêves que l'on se crée c'est sacré
Hier j'ai cassé la tirelire
De mes plus purs délires sans pâlir
Souvent je m'en vais faire un tour
Au creux de ces labours qu'on savoure
L'enfance c'est la plus belle danse
Mais c'est après la chance qu'on s'avance
Non, ce n'est pas l'heure idéale
Pour s'envoler au bal, quel scandale !
Photos, y'en a plus qu'il n'en faut
Je referme aussitôt c'en est trop
Piqués sur le bout de la langue
Bonbons goût de mangue, et tout tangue
Nos jours
Des errances, explorations, cailloux roulés et plumes trempées ;
un jour, sans que l'on sache, arrive un premier objet tangible, "officiel"...
Le voici, c'est "Nos jours", avec les délicates peintures originales de Lucile Pattar.
A suivre...
Sur un banc
Sur un banc
Les écrits sont comme le vent
Tu dirais, ça ne sert à rien
Toi qui ne reconnais comme bien
Que le sonnant et trébuchant
Les mots d’un collier invisible
Que l’on porte tel un trésor
Ne sont pour un conquistador
Qu’un train qui passe, à peine audible
Les paroles, robes légères
On s’en souvient quelques secondes
Je clique et claque aux cris du monde
A quoi ça rime, à quoi ça sert
Ne vois-tu pas cette matière
Le champs fertile du noir sur blanc ?
Allez viens t’asseoir sur un banc
C’est le miroir de l’Univers
Tu me parleras de ta flamme
Des lignes qui vont de travers
En brodant ton feu à mon air
Nous chanterons un courant d’âme
Voici les cloches du présent
Les mélodies tintent et résonnent
C'est l'éternité qui nous donne
Raison de croire aux mots du vent
Plus sauvage
On est là,
On croit que l’on a tout
On prend tout dans nos bras
On a mal aux genoux
C’est lourd, c’est plein
ça déguise un homme nu
Qui pense, le malin,
Balayer l’inconnu
Parfois, on oublie que là-bas
D’autres paysages parlent d’un autre âge
Plus sauvage
Là-bas, ça se passe en même temps
Rien n’y bouge
A part quelques géants
Des rois si grands
Que ça pousse un homme nu
A courir, à pleurer
De beauté, d’inconnu
Parfois, on va jusque là-bas
Dans ces paysages retrouver le sauvage
D’un autre âge
On est là
Encombrés de nos fils
On rêve que dans nos bras
Un peu d’amour défile
C’est plein d’images
Qui enivrent un homme nu
Puis qui fait ses bagages
Direction l’inconnu
Parfois, on va jusque là-bas
Dans ces paysages
Retrouver le sauvage
En plus sage
Anne Petite, Décembre 2021
Entre les lignes
Je gravis le jour
Au moins jusqu'à minuit
Avec ou sans amour
Le temps se remplit
Je garde l'espoir
Jusqu'à la fin du soir
Qu'entre les nouvelles
Se glisse une étincelle
Je regarde au loin
Les pieds dans le bon sens
Je pense au chemin
Qu'on franchit comme on danse
J'esquisse une allure
Qui fait croire que ça dure
J'aime que l'on devine
L'amour entre les lignes
Je grandis toujours
Car je n'ai rien compris
Comme un grand labour
Qui jamais ne finit
Je garde l'espoir
Jusqu'à la fin du soir
Qu'entre les nouvelles
Se glisse une étincelle
J'esquisse une allure
Qui fait croire que ça dure
J'aime que l'on devine
L'amour entre les lignes
Tic Toc
(nécessaire d'avoir un compte youtube pour visionner cette vidéo ) :
J'aimerais me lasser de toi
Mais qu'est-ce que tu m'agaces
Tu viens te gaver de moi
Comme un Toc qui te passe
Je sais t'enlacer de moi
Sur le dos à la brasse
Mettre ton coeur en émoi
Un Tic qui me dépasse
J'aimerais me lasser de toi
Savoir ce qui se passe
Quand tu balances à mi-voix
Des trucs qui s'effacent
Je sais te saouler de moi
Te perdre dans ma nasse
Façonner ta langue de bois
Tic et Toc qui trépassent
J'aimerais me lasser de toi
Te fondre dans la masse
T'assommer de mes dix doigts
Comme une âme à la chasse
Mais ...
Je vais t'enlacer de moi
Sur le dos à la brasse
Mettre ton coeur en émoi
Un art qui prend sa place
Et...
Je vais m'enlacer de toi
Sur le dos à la brasse
Mettre mon coeur en émoi
Un Tic qui me dépasse
Elle nous gâte (la Terre)
Charbon, fleur de coton
Tous deux conçus dans la terre
Qui s'éternise, jusqu'où le crois-tu ?
Pour combien de temps c'est foutu
En attendant sur le sable
C'est doux, c'est chaud
Elle nous gâte la Terre
Loin d'être un enfer
C'est un bel air qu'on voudrait faire taire
Comme une bulle de mystère
Qui nous met la tête à l'envers
En attendant sur la neige
C'est frais, c'est pur
Elle nous gâte la terre
Sans bruit, sans symphonie
C'est l'au-revoir d'une histoire
Qui s'éternisait , le croyais-tu ?
Tu sais maintenant c'est foutu
En attendant sur la mer
C'est grand, c'est beau
Elle nous gâte la terre
Sûre d'être bleue clair
Elle change de couleur
Et cela m'atterre
Pas besoin d'aller en l'air
Pour voir que tout tourne à l'envers
En attendant sur les cîmes
C'est fort, c'est pur
Elle nous gâte la terre
Sûre d'être bleue clair
Elle change de couleur
Et cela m'atterre
Pas besoin d'aller en l'air
Je la vois partir
Et je l'aime ma Terre
Notre Terre
Encore
Là où le vent te caresse
C'est toi qui ressens l'écho de ma tendresse
Sur nous l'invisible décor
Le passé qui déteint encore
Plonge au coeur de la tempête
Entends les coups de tout ce qui se répète
En nous les craquements de corps
Les éclairs qui nous brûlent encore
Encore, encore, encore encore...
Ref :
Je dessine encore
Et j'efface un peu du tort
Qui nourrit ton capharnaüm
Je dessine encore
Et j'invoque un peu les sorts
Qui brouillent ton capharnaüm
Là où la chanson s'arrête
C'est toi qui choisis de partir à la fête
Un jour je peindrai le décor
Où nos mains se dessinent encore
Je dessine encore
Et j'efface un peu du tort
Qui nourrit ton capharnaüm
Je dessine encore
Et j'invoque un peu les sorts
Qui brouillent ton capharnaüm
Elles marchent ensemble
Elles marchent ensemble
Côte à côte elles ressemblent
Aux soeurs qui se rapprochent
Et vident leurs poches
Pas besoin de sous
Elles ont rendez-vous
Elles parlent de tout
Et marchent ensemble
En deux secondes à l'horizon
Une guirlande de mots s'envole
Comme construire une maison
En laissant les pierres au sol
Un espace de confession
Tu sais quoi
J'aimerais prendre un autre chemin
Tu en penses quoi ?
Elles marchent ensemble
Côte à côte elles ressemblent
Aux coeurs qui se rapprochent
Et remplissent leurs poches
Pas besoin de vous
Elles ont rendez-vous
Elles parlent de tout
Et marchent ensemble
A travers champs dans les sillons
Une force nouvelle
A l'abri des pauvres raisons
On dirait des hirondelles
Une part d'affection
Tu sais quoi
Tatouer nos prénoms sur le bras
Tu ferais ça ?
ça marche bien
Ensemble féminin
Deux soeurs qui se reposent
En apothéose
Sans mur porteur
Dans leur cabane à l'heure
Elles se racontent
Et marchent ensemble
empreintes
Non, ça ne me va pas
ça ne me va pas du tout
De faire le premier pas
Faire le premier pas de loup
Dans mon silence je te donne tout
Je reste près du feu
Au fond d'un trou j'ai caché des jours heureux
Je les cherche à genoux
Si faire le premier pas
Faire le premier pas rend saoûl
Je vais sur le terrain
Vais sur le terrain du loup
Avec mes armes et mes garde-fous
Je m'endors près du feu
Je rôde en rêve autour de mon amoureux
En soufflant sur son cou
Cache
Taillé dans la bruyère
De forme parisienne
Ce lit n'est pas pérenne
Il se fondra dans la terre
Je pleure encore mais dans la peine
Je vois le curieux de la chose
Jusqu'à preuve du contraire
Les cache-vis sont offerts
Capitonné de parme
Polyester 80 grammes
Du bois en pin vernis
Le luxe de ton dernier lit
Je pleure encore mais dans la peine
Je vois le curieux de la chose
En cadeau ces boules dorées
Ont-elles fondu dans le brasier
Des poignées à la plaque
Je me prends une sacrée claque
Quelques lignes de description
T'éloignent de la maison
Mes yeux s'accrochent à ce papier
Juste pour ne pas craquer
Et me vient ce drôle d'air
Sur les cache-vis offerts
Rapprochons-nous
Quand l'élan semble à l'arrêt, s'accordant au ténébreux tableau de la mort qui rôde, d'une flamme qui s'éteint, d'une civilisation qui flanche, d'un coeur qui pleure. On peut tout lâcher, modifier nos perceptions en se rapprochant du sensible qui est notre vérité salvatrice ; la musique est toujours là, pour tous je pense, en réconfort, de même que le simple mouvement qui peut devenir danse, la trace qui peut grandir en oeuvre. Pour chacun il y a toujours d'autres accords possibles. Des trésors...j'en ai trouvé hier encore dans un coin caché de forêt, aujourd'hui je chante.
R.
Tenir sa place discrète, dans la durée et en silence, est une expérience cristalline qui raye le coeur. La poitrine cherche son air, comme un absolu qui lui serait dû.
Cette pureté de l'oubli ne s'approche ni du ciel ni d'aucun livre. Elle se vit pas à pas, dans la confiance de l'âme, entre sable et glace.
Cueillir pour goûter.
Ressentir.
Respirer.
Recommencer.
Rire.
Idem
Aussi longtemps que cela dure
Les sentiments, les écritures
Nous sommes liés bien au-delà
D'une plume à l'autre passe un chat
Le vent sacré déroule un fil
Entre nos tremblements virils
Au fond des yeux, une encre rouge
Pour signifier que rien ne bouge
C'est Idem, et rien ne bouge...
Aussi vaillants que soient nos coeurs
De battre propres à l'intérieur
Nous sommes placés bien au-delà
Entre la lumière et nos bras
Le temps de démêler le fil
De nos tremblements puérils
Au bout des doigts une encre rouge
Pour signifier que rien ne bouge
C'est Idem, et rien ne bouge...
Le goût d'ailleurs
J’ai un amant
C’est la forêt
Il est du genre féminin
La douceur
Qu’il m’apporte
Se voit sur son écorce
Dans les sillons
Où je promène
Mon désir de toucher
Elle est ma gosse
Il est mon fou
Comme une femme voyou
Et feuille après feuille
J’écris sur mon cœur
J’ai le goût d’ailleurs
Pendant des heures
Il est à moi
Elle est à tous
Un genre d’amour universel
Tout le bonheur
Qu’il me donne
S’entend dans ses bois secs
Dans les histoires
Qu’ils me racontent
Balancés de lumière
Il est mon sage
Elle est si fière
C’est un amour sorcière
Et feuille après feuille
Je lis sur mon cœur
J’ai le goût d’ailleurs
Pendant des heures
Sans entrave
Sans entrave
Encaissé le ridicule
Descendu à la cave, oublié
L’air est doux quand il circule
Loin des bords de lave, sans entrave
Si la lune a l’habitude de nous tirer vers l’eau
A la suite elle nous éclaire et nous fait voir plus haut
Affiné le grain de peau
Lissé à l’amour, recousu
L’eau est sûre quand elle nous lave
Loin des déchirures, sans entrave
Si la lune a l’habitude de nous tirer vers l’eau
A la suite elle nous éclaire et nous fait voir plus haut
Baigner de son encre à l’intérieur des pages
Faire corps avec les mystères
Vivre les couleurs, les mettre noir sur blanc,
C’est grand
Et si la lune a l’habitude de nous tirer vers l’eau
A la suite elle nous éclaire et nous fait voir plus haut
Décrocher la mâchoire
T'es pas dans les clous
Pas parce que t'aurais mal
T'as d'autres atouts
Tu n'as rien de banal
En posant les pieds
Loin de ton idéal
Prends garde à ce qui pourrait t'arriver
Comme
Décrocher la mâchoire à bailler
Décrocher la mâchoire à bailler
Décroche toi des machines à railler
Préfère ce qui pourrait t'égayer
Tu fixes l'azur
Tu peins ta propre route
Y'a pas d'écriture
Pour démêler tes doutes
En suivant les mots
D'ordre si ordinaires
Prends garde à ce qui pourrait t'arriver
Comme
Décrocher la mâchoire à bailler
Décrocher la mâchoire à bailler
Décroche toi des machines à railler
Préfère ce qui pourrait t'égayer